Chauvinisme  (2)




Le modèle français vu par Karl Marx

Marx vers 1839
Karl Marx vers 1839

Les prétentions françaises

          « Les représentants (non ouvriers) de la « Jeune France » soutenaient que toutes les nationalités et les nations étaient des « préjugés surannés ». Stirnérianisme proudhonisé : on répartit tout en petits "groupes" ou "communes" qui forment ensuite une "association" et non pas un Etat. Et tandis que se produit cette individualisation de l'humanité et que se développe le "mutualisme" adéquat, l'histoire des autres pays doit suspendre son cours et le monde entier attendra que les Français soient mûrs pour faire une révolution sociale. Alors ils effectueront sous nos yeux cette expérience, et le reste du monde, subjugué par la force de l'exemple, fera de même. (...)

          Les Anglais ont bien ri quand j’ai commencé mon discours en disant que notre ami Lafargue et ceux qui avec lui supprimaient les nationalités, s’adressaient à nous en français, c’est-à-dire en une langue que les 9/10ème de l’assistance ne comprenaient pas. 

          Ensuite j’ai signalé que Lafargue, sans s’en rendre compte, entendait apparemment par négation des nationalités leur absorption par la nation française modèle »

(Lettre de K. Marx à F. Engels du 20 juin 1866)
Source : Les Marxistes et la question nationale. G. Haupt, M. Löwy, C. Weill. Ed L'Harmattan, 1997

Les prétentions des républicains parisiens

          "Le 4 septembre 1870, quand les ouvriers de Paris proclamèrent la république, qui fut presque instantanément acclamée d'un bout à l'autre de la France, sans une seule voix discordante, une cabale d'avocats en quête de places, avec Thiers pour homme d'État et Trochu pour général, s'empara de l'Hôtel de Ville. Ces gens étaient alors imbus d'une foi si fanatique dans la mission dévolue à Paris de représenter la France à toutes les époques de crise historique que, pour légitimer leurs titres usurpés au gouvernement de la France, ils crurent suffisant de produire leurs mandats périmés de représentants de Paris.   

(Karl Marx. La guerre civile en France. 1871) 



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