Bonaparte en Egypte
Invasion française en Egypte

Guerre préventive







Bien avant que le président américain Bush ne justifie son intervention en Irak, en 2003, au nom de la guerre préventive, les républicains français avaient adopté cette idée et l'avait mise en pratique.
Le processus est le même. A l'intérieur, on explique que la patrie est en danger. A l'extérieur on extermine au nom de la liberté et on annexe les territoires.


12 mai 1790   Un décret de la Constituante proclame  : "La nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans le but de faire des conquêtes". Cet article sera intégré dans la Constitution de 1791 (Titre VI) : " La nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple".
20 avril 1792  La France (le roi et l'assemblée législative) déclare la guerre à l'Autriche. L'Autriche s'allie à la Prusse.
23 Août 1792 Longwy capitule sans résistance devant les troupes prussiennes.
2 septembre 1792 Verdun capitule sans résistance.
20 septembre 1792 Canonnade de Valmy (près de Verdun). Le duc de Brunswick (1) ordonne la retraite prussienne.
Septembre 1792 Annexion de la Savoie par les troupes françaises qui en font le département du Mont-Blanc.
23 octobre 1792  Le dernier grenadier prussien repasse la frontière.
6 novembre 1792 Bataille de Jemmapes (Près de Mons, Belgique). Occupation française des Pays-Bas autrichiens.
19 novembre 1792 L'assemblée révolutionnaire vote un décret qui permet toutes les annexions :
"La Convention nationale déclare au nom de la nation française qu'elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront reconquérir leur liberté".
31 janvier 1793 Danton déclare à la Convention : "Les limites de la France sont marquées par la nature. Nous les atteindrons dans leurs quatre points : l'Océan, au Rhin, aux Alpes, aux Pyrénées".
14 février 1793 Lazare Carnot remet ça : "Les limites anciennes et naturelles de la France sont le Rhin, les Alpes et les Pyrénées".
23 mars 1793 Annexion par la France de la région suisse de Porrentruy.
26 juin 1794 Bataille de Fleurus (Belgique)
Juillet 1794 Les Français occupent Bruxelles, Liège, Anvers, Cologne, Coblence. Le gouvernement français annexe la Belgique. Les peuples conquis sont saignés fiscalement pour pallier la gabegie et la corruption de l'administration française.
1796 - 1797 Les Français envahissent l'Italie et la pille pour renflouer les finances du Directoire.
28 Janvier 1798  Les troupes françaises entrent à Lausanne et exigent une rançon de guerre. La ville de Mulhouse, la région de Delémont, les républiques de Genève et du Valais sont annexés au cours de l'année par la France.
21 juillet 1798  Bataille des Pyramides. Invasion française en Egypte.
Automne 1798 Répression sanglante des révoltes populaires suisses par les troupes françaises d'occupation.


        Cette politique expansionniste provoquera la formation contre la France d'une première coalition européenne. Il faudra 23 ans aux Alliés, et la victoire finale de Waterloo, pour contenir l'agressivité française en Europe.

        Malgré les ravages occasionnés par les Français et le risque induit par l'idéologie totalitaire de la Convention puis de Napoléon, la coalition européenne n'en profitera pas pour démanteler la France, ou lui imposer une constitution fédérale. Elle lui conservera les frontières de 1792. Elle ne maintiendra aucune troupe d'occupation.

        Pourtant, de telles mesures, salutaires lorsqu'elles furent appliquées à l'Allemagne de 1945, l'auraient sans doute été tout autant à la France de 1815.


        Bloqué en Europe, l'expansionnisme français s'exercera alors sur les autres continents. La volonté coloniale sera maintenue, quel que soit le régime politique, pendant le XIXème siècle et une bonne partie du XXème siècle.



(1) Hypothèse relevée sur le site www.herodote.net : " Le duc de Brunswick était un joueur fanatique criblé de dettes et totalement ruiné. Il était aussi franc-maçon, grand maître de la stricte observance écossaise, comme Danton, maçon de la Loge des neuf sœurs.
Le général Dumouriez était de son côté haut dignitaire du Grand Orient. Ces appartenances ont pu faciliter des arrangements clandestins autour du moulin de Valmy.
Un diplomate, passé à la Révolution dès 1789, François Noël, premier commis aux Affaires étrangères avant de devenir ministre plénipotentiaire à la Haye, n'écrivait-il pas à Danton : "Faisons un pont d'or à l'ennemi" .

Yves Amiot, sous le titre Les diamants de l'Argonne (Flammarion), relate l'effraction du Garde-meuble national décidée par les hommes au pouvoir. Les pierres précieuses de la couronne auraient été desserties par deux ouvriers spécialisés qui furent assassinés ensuite.
Le trésor aurait été réparti dans cinq petits sacs de cuir, Danton en conservant un pour lui, à toutes fins utiles. Une partie de ce magot, remise au duc de Brunswick par Billaud-Varenne, aurait ainsi permis au Prussien de se dégager de ses dettes. Un constat : le duc de Brunswick en acquittera pour plus de huit millions après Valmy ! "           (retour au texte)


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ContreCulture/Guerre préventive version 1.1