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Jules (1830-1870) et Edmondde Goncourt (1822-1896)"
Dans toutes les sociétés qui se sont
succédé depuis le commencement
du monde, il y a eu un athéisme des intelligences
supérieures, mais je
ne connais pas encore de société ayant
subsisté avec l'athéisme des
gens d'en bas, des besogneux, des nécessiteux "
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Les deux frères, qui ont donné leur nom à l'Académie et au Prix Goncourt, ont fréquenté tous les grands noms de la littérature de l'époque. Leur journal (continué seul par Edmond à partir du décès de Jules en 1870) est émaillé de conversations de salon au cours desquels s'expriment
Edmond exprime aussi par le menu ses démêlés avec le critique Francisque Sarcey (NB : C'est à ce Sarcey, ancien de l'Ecole Normale Supérieure, que l'on doit cette phrase digne des grands philosophes rationalistes : " Les paysans bretons sont si ignorants qu'ils croient en l'influence de la lune sur les marées. " ).
La fréquence des agapes avec le "ménage Zola" (Émile est un écrivain de gauche) et avec le "ménage Daudet" (Alphonse est lié à Edouard Drumont, l'auteur de La France Juive) montre que nos écrivains gardent, malgré le temps et les polémiques qui passent, l'esprit et l'estomac largement ouverts.
Cela dit, pour rester dans mon rôle d'observateur sarcastique des gloires françaises, je ne résiste pas au plaisir de rapporter quelques extraits du Journal des Goncourt sur les Juifs. Oh bien sûr, Edmond de Goncourt n'était pas aussi obsédé par la question que son ami Drumont. Et puis, c'était dans l'air du temps ! L'air du temps...
N'empêche, le Journal des Goncourt permet de percevoir, à plus de cent ans de distance, la persistance du rejet des différences collectives, discours toujours enrobé d'une tolérance pour quelques individus de la communauté honnie.
C'est ça, l'esprit frondeur français ! (voir aussi l'étude sur la tolérance).
Petite mise en bouche pour les Bretons, les Corses, etc...( pour qu'ils achètent "naturellement" le prochain Goncourt)
Les provinciaux n'ont rien inventé :
Moi, il n'y a que les Parisiens qui
m'intéressent... Les
provinciaux, les paysans, tout le reste de l'humanité,
enfin,
c'est pour moi de l'histoire naturelle. (Journal des Goncourt, 8
novembre 1881)
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Les Juifs ont inventé la marchandisation du monde :
A propos du juif qui, pendant la guerre, avait demandé
à
être décoré, et avait offert pour ce,
de verser 30
000 francs, à la souscription de chaussures,
lancée par
Thiers, quelqu'un disait ce soir, que le caractère de la
race
juive diffère absolument du caractère de la race
aryenne,
en ce que chez cette race, toute chose au monde a une
évaluation
en argent. Or, pour le juif, la croix c'est telle somme, l'amour d'une
femme du monde c'est telle somme, une vieille savate, c'est telle autre
somme. Ainsi dans une cervelle sémite tout est
tarifé :
choses honorifiques, choses de coeur, choses quelconques. (Journal des Goncourt,
1er mai 1893)
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Les Juifs ont inventé le sex-shop :
Dans l'espèce de foire, qui se tient actuellement autour des
bâtiments de la source de la Grande-Grille,
il y a un
étalage en plein air, au coin duquel se tient un vilain
juif,
à l'oeil dormant d'un chat qui guette sa proie. Ce sont des
bandages, des seringues à injections, un tas d'objets
louches,
énigmatiques parmi lesquels figurent des anneaux de
Vénus, des
rondelles de caoutchouc dentelées, au
moyen
desquelles, un peintre me disait qu'on procure à la femme
des
jouissances cataleptiques; Or, c'est amusant, devant le
mystère
de cette boutique sous une tente, où le marchand fait la
bête, de voir s'arrêter des femmes cherchant
à
comprendre ce qu'on y vend, et tout à coup devinant le
commerce
de l'endroit, s'enfuyant toutes rouges, inquiètes, si un
passant
a surpris leur attention devant l'étalage. (Journal des Goncourt, 9
juin 1893)
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Les Juifs arrêtent d'inventer à partir d'un certain âge :
Chez les Sémites, le cerveau ne se
développe que
jusqu'à 25 ans ; chez les Aryens, le
développement
dépasserait de beaucoup cet âge. Cette
particularité du cerveau s'appellerait : le mur. (Journal des
Goncourt, 3 octobre 1893)
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Quand ils n'inventent plus, ils écorchent la langue française :
Exposition Marie-Antoinette. Quelque chose portant sur les
nerfs
à cette exposition. On n'y entend que du français
passant
par le rauque gosier juif d'un Francfortois, et cette exposition prend
le caractère d'une exposition israélite. (Journal des
Goncourt, 19 avril 1894)
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Les Juifs n'écorchent pas que la langue française :
C'est curieux et personnel à la race
hébraïque,
l'autopsie avait lieu le plus souvent chez un banquier, chez un riche
juif de l'endroit, dont les enfants voulaient préserver leur
avenir, des maladies de leur père. Et l'autopsie faite, le
professeur lisait aux hommes de la famille assemblés, ses
notes
qui leur disaient : "Attention à tel organe !" (Journal des Goncourt, 19
avril 1894)
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Avant l'autopsie, les observations cliniques :
Quant aux
dessins
à la plume,
représentant des types juifs, Tissot nous les montre
portraiturés dans la vérité du type
juif
autochtone, et donnant très exactement ces grands nez
courbes,
ces sourcils broussailleux, ces barbes en éventail, ces
regards
précautionneux soulevant de lourdes paupières, et
les
pensées calculatrices, et les jovialités
mauvaises, et la
perfide cautèle, sous la bouffisssure de graisse de ces
faces. (Journal des Goncourt, 18
juin 1894)
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Le complot !
On cause ce matin des
livres
d'éducation à l'usage des enfants, maintenant
écrits pour des grands garçons, pour des grandes
filles,
et tout à fait incompréhensibles pour de jeunes
cervelles. Là dessus, Madame Daudet dit - et elle est dans le vrai - que celà vient de ce que, lorsqu'un républicain rouge ou un juif a fabriqué un de ces petits traités, le gouvernement veut, aussitôt, lui faire cadeau de la vente d'une dizaine de mille d'exemplaires. (Journal des Goncourt, 8
août 1895)
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Contreculture / Goncourt version 1.1