Parti Ouvrier Indépendant

LE NATIONAL-TROTSKYSME 

( LE NATRISME )


« 
le lambertisme, c’est à la fois un idéal qui a échoué, et une PME qui a réussi » (un ex-militant)
Lambert
 

Aux origines du trotskysme français

En 1929, un groupe de communistes français dont Pierre Frank et Raymond Molinier  rend visite à Trotsky, exilé alors à Prinkipo, en Turquie. Le groupe trotskyste français se structure autour de la revue La Vérité et, en avril 1930, naît la Ligue Communiste de France. Le trotskysme français, jusqu’en 1934, comptera moins d’une centaine de militants.

De Juillet 1932 à Avril 1933, Pierre Frank est secrétaire de Trotsky.

En Août 1934, sur conseil de Trotsky lui-même, la Ligue adopte une stratégie de double jeu. Celle-ci consiste à faire adhérer les trotskystes au Parti Socialiste (SFIO). Au fil du temps, cette stratégie, baptisée plus tard « entrisme » va viser des organisations politiques, syndicales ou culturelles dont les membres sont susceptibles de se laisser manoeuvrer, et qui de préférence disposent de fonds. Les trotskystes y acceptent les tâches ingrates, rendent des services et s’efforcent d’y devenir indispensables. C’est la politique de l’agent double, qui repose sur l’idée que celui pénètre est influenceur mais non influençable. Un cas aujourd’hui connu permet de relativiser cette stratégie : c’est celui de Lionel Jospin, ex-taupe trotskyste.
 
Mais revenons aux origines du trotskysme français. En décembre 1935, Raymond Molinier crée sa propre revue, La Commune, qui lui attire de vives critiques de Trotsky. Pas de chance.
 
Le Parti Communiste Internationaliste (PCI) est fondé par le « groupe Molinier » en mars 1936. Celui-ci n’est cependant pas accepté comme membre de la Ligue Communiste Internationale. En Juin, il s’allie au groupe bolchevique-léniniste de Pierre Naville dans le cadre du Parti Ouvrier Internationaliste (POI). Pierre Naville a la confiance de Trotsky et celui-ci reconnait le POI comme section officielle de la Quatrième Internationale.
 
A partir de 1939, poursuivant leur stratégie du double jeu, l'essentiel des militants du POI va rejoindre le P.S.O.P., le Parti Socialiste ouvrier et paysan. Celui-ci s’est constitué autour de Marceau Pivert, à la suite de l'exclusion de la gauche de la S.F.I.O. au Congrès de Royan en août 1938.

Pierre Boussel et le trotskysme pendant la guerre 39-45

Pierre Boussel, né le 9 juin 1920, est avant la guerre un jeune militant de la CGT. Il travaille comme postier "auxiliaire" sans interrompre ses études d'histoire. En 1938, il devient membre du PCI de Molinier.
 
Pierre Boussel rentre au bureau fédéral des JSOP (Jeunesses du PSOP) avec deux autres moliniéristes, Roger Foirier et André Gailledrat.
Le 15 février 1940, pendant la drôle de guerre, Pierre Boussel, alors soldat de deuxième classe, est arrêté avec d’autres militants se réclamant de la quatrième internationale. Le rapport de police mentionne qu’il «se réclame ouvertement du marxisme-léninisme intégral, du défaitisme révolutionnaire et de l'antimilitarisme ». Il est condamné à trois ans de prison.
 
Dès l’invasion allemande en juin 1940, le trotskysme français ressemble à une brouettée de grenouilles. Marceau Pivert s’enfuit au Mexique, laissant le PSOP désemparé. Raymond Molinier et Pierre Frank s’enfuient en Angleterre. Molinier partira ensuite  au Portugal. Puis, en 1941, il rejoindra sa nouvelle compagne en Amérique du Sud. Au Parti Ouvrier Internationaliste, Pierre Naville abandonne tout militantisme, s’en va dans le Lot-et-Garonne, et s’adonne hardiment à des études universitaires.
Ironie de l’histoire, la section française de la quatrième internationale est alors récupérée par le PCI, dont Trotsky ne voulait pas. Mais le vieux révolutionnaire ne pourra pas protester. Il sera assassiné le 20 août 1940.
Pierre Boussel est libéré à la faveur de l’invasion allemande.


Henri Molinier, le frère aîné de Raymond, prend les rênes du PCI. Il applique la vieille stratégie à la nouvelle situation. L’entrisme ne se fera plus dans une SFIO ou un PSOP devenus inexistants, mais dans les mouvements collaborationnistes de gauche. Molinier donne l’exemple et adhère au Rassemblement National Populaire de Marcel Déat. Il prendra même la parole au cours d’un congrès du RNP.
Pierre Boussel, dont le pseudonyme a d’abord été Andrei, puis Lambert, voit ses amis les plus proches suivre leur chef. Roger Foirier, son compagnon au PCI et aux Jeunesses du PSOP, adhère tout naturellement aux Jeunesses Nationales Populaires. Sa compagne donne des cours de gymnastique aux femmes du RNP. André Gailledrat, autre proche de Pierre Boussel, adhère aussi au RNP. D’autres Trotskystes comme Maurice Déglise ou Jean Desnots les rejoindront (voir Bête immonde) .


Certains camarades "entrent" plus profondément, et fréquentent les allées du pouvoir. Paul Cognet, adhérent du PCI depuis 1936, sera un des concepteurs de la Charte du Travail de René Belin, Ministre du Travail du Maréchal Pétain et un des signataires de la loi sur le statut des Juifs du 3 octobre 1940.


La vulgate lambertiste assure que Pierre Boussel, dit Lambert, se serait opposé à l'orientation de Molinier.
Oeuvre de Foirier pour les JNP
Oeuvre de Foirier pour les JNP
Pourquoi cette adhésion du PCI, (qui prend l’appellation de CCI, Comité Communiste internationaliste, à partir de 1943) à la Collaboration ?
Molinier est persuadé que le pacte germano-soviétique ouvre une nouvelle voie au socialisme révolutionnaire. Il ne « voit de solution que dans les organisations fascistes et staliniennes qui naîtront du triomphe du pacte germano-soviétique ».
Ils n'étaient pas staliniens ; il leur restait donc à devenir fascistes.

Le PCI développe l'idée du défaitisme révolutionnaire. « Derrière un soldat nazi se cache un travailleur allemand ! ».

Il refuse par avance toute participation aux mouvements de résistance, taxés de nationaliste. Pour lui, « une insurrection de la ‘France’ contre l’oppresseur allemand ne peut être aujourd’hui qu’une insurrection de la classe réactionnaire. » (La Seule Voie N° 4, août 1942).
Les journaux trotskystes comme La Vérité ou L’Étincelle attaquent violemment les Anglo-saxons et la France Libre. Jusqu’en 1944,  De Gaulle est qualifié, comme dans toute la presse collaborationniste, d'agent de la City et de l'impérialisme britannique. Après le débarquement allié de Normandie, l’arrivée des alliés est saluée par un éditorial de La Vérité resté célèbre : « Ils se valent ». Dans ce numéro (22 juin 1944), le message est clairement anti-résistant : Refuse de te faire mobiliser dans "l'armée de la libération".
 
Le POI adopte une position assez proche. Il édite des tracts et des journaux en allemand, comme  Arbeiter und Soldat. L’objectif est de recruter les soldats « internationalistes » de la Werhmacht. Inutile de s’étendre sur cette stratégie de séduction ...

Du POI émerge un nouveau groupe, le Mouvement National Révolutionnaire. Le leader du MNR, Jean Rous, est un des dirigeants du POI. On y trouve aussi Lucien Weitz, qui fut le principal animateur de la gauche révolutionnaire au sein de la SFIO socialiste, puis de l’aile gauche du PSOP, ou encore Fred Zeller, ancien proche de Trotsky et membre de la SFIO, futur grand-maître du Grand Orient de France. Le Mouvement édite deux journaux clandestins : la Révolution Française, puis Combat national-révolutionnaire. Dans le n°1 de La Révolution Française (septembre-octobre 1940), le MNR se dit «ni pro-Allemand, ni pro-Anglais, ni pro-Français». Le langage employé révèle à l’évidence la proximité des thèses nazies : «L’État et la nation doivent se défendre (...) contre les tentatives de domination occulte, qu’elles proviennent du judaïsme, de la maçonnerie ou du jésuitisme». Le n°1 de mars 1941 de Combat national-révolutionnaire précise que le MNR «souhaite un État fort, hiérarchisé, où la régulation entre les divers éléments de la population soit établie par des corporations». On retrouve les trois piliers du fascisme, l'État fort, l'obéissance hiérarchique et le corporatisme. Le MNR est démantelé en juin 1941. Jean Rous est condamné à six mois de prison, ce qui est pour l’époque une peine symbolique et un geste de connivence de la part des autorités d’occupation.
 
En Belgique, le principal leader trotskyste, Walter Dauge, opte lui aussi pour la Collaboration.
 
En 1943, Pierre Boussel est exclu du PCI. La vulgate lambertiste assure qu’il passe alors au Parti Ouvrier Internationaliste (POI), ce qui n'est pas plus glorieux.

Boussel-Lambert et le trotskysme d’après-guerre

A la libération, du fait de son comportement durant la guerre, Lambert est exclu de la CGT comme « hitléro-trotskyste ». Ce terme, qui fleurira surtout dans la presse communiste, semble être un oxymore. Mais, nous l'avons vu, il ne manque pas de pertinence ; il s'appuie sur une réalité indiscutable. Lambert rejoint Force Ouvrière où il occupera des responsabilités à la Sécurité Sociale.
 
En janvier 1944, les groupes trotskystes (sauf le groupuscule de Barta, ancêtre de Lutte Ouvrière) s'unifient dans le Parti communiste internationaliste (PCI), section française de la Quatrième Internationale. L’organe officiel en est La Vérité.
 
En 1953, la majorité du PCI dirigée par Marcel Bleibtreu, Michel Lequenne et Pierre Lambert refuse les thèses du secrétaire de la IVe internationale, Michel Pablo. Le PCI scissionne. Pierre Lambert deviendra le principal dirigeant du groupe majoritaire qui changera plusieurs fois de noms : OCI, AJS, MPPT, Parti des Travailleurs. Les « pablistes » s’organiseront de leur côté. Ils créeront ce qui s’est appelé la Ligue Communiste Révolutionnaire, qui est à l'origine du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste).
Il faut souligner que ces derniers ne sont pas des national-trotskystes. J'ai pu constater qu'ils sont tolérants envers le multiculturalisme breton et ils ne sont pas obsédés par l'unité française.
  

Du PCI au POID

Chronologie :
 
1952   création de l'Organisation Communiste Internationaliste (OCI)
1968   dissolution de l'OCI; devient l'Organisation Trotskyste
1970   annulation par le Conseil d'état du décret de dissolution; redevient l'OCI
1981   devient le Parti Communiste Internationaliste (PCI)
1985   s'élargit et devient le Mouvement pour un Parti des Travailleurs (MPPT)
1991   le Mouvement pour un Parti des Travailleurs (MPPT) devient le Parti des Travailleurs (PT)
1992   le PCI devient le Courant Communiste Internationaliste (CCI) du PT
2008   le Parti des Travailleurs devient Parti Ouvrier Indépendant (POI)
2015    Création du POID (démocratique) par scission
 
Résultats électoraux :
 
( Manifestement, les élections, c’est pas leur truc )

Présidentielles candidat suffrages %
 Présidentielles 1988  Pierre Boussel (MPPT) 116 874 0,38%
 Présidentielles 2002  Daniel Gluckstein (PT) 132 686 0,47%
Présidentielles 2007 Gérard Schivardi
             ("Soutenu par le PT")
123 540 0,34%

Européennes Tête de liste Suffrages %
 Européennes 1984  Marc Gauquelin (MPPT) 182 320 0,90%
 Européennes 1989  Marc Gauquelin (MPPT) 109 523 0,60%
 Européennes 1994  Daniel Gluckstein (PT) 84 513 0,43%

Adieu, internationalisme prolétarien ! Vive la nation (française) !

Le mouvement lambertiste possède cette particularité fascinante qu’il n’est jamais dans le sens de l’histoire. Il est « défaitiste révolutionnaire » quand il fallait résister. Il professe aujourd’hui une laïcité normative, alors que les normes culturelles ont disparu dans le monde du travail. Il était farouchement internationaliste aux beaux jours de la ferveur nationale gaulliste ; il est devenu le chantre du repli français, alors que les nouveaux rapports mondiaux se forgent.
Etre au rebours du mouvement historique, c'est en général ce que l'on appelle une attitude réactionnaire. C'est sans doute la raison pour laquelle le Parti des Travailleurs se saoûle des mots de "démocratie" et de "révolution". On se saoûle souvent pour oublier.

Nationalisme, trotskysme, entrisme : cette idéologie particulière mérite un nom particulier : le Natrisme.
Les natristes sont parmi nous !
Dans la mouvance du Parti des Travailleurs se crée le « Comité national pour la reconquête de la démocratie », avec un site internet au nom tout à fait explicite :
http://www.republiqueuneetindivisible.com/. Tout un programme... de retour au XIXème siècle ! Le site a disparu au bout de quelques mois.

Les slogans fleurent bon la Troisième république :
« Pour la défense des 36 000 communes, »
« Pour la République, une indivisible et laïque, »
« Pour la défense de la souveraineté de la nation, »



Qu'on ait voté Oui ou Non au référendum sur la Constitution européenne,
on appréciera le morceau de bravoure paranoïaque ci-contre :


 Serment de la place de la République
(adopté à Paris, le 22 janvier 2005)

L’heure est grave. Personne ne peut tergiverser.
La République est en danger. La République une et indivisible, celle que nous a léguée la Révolution de 1789, celle qui a érigé l'égalité des citoyens en principe de gouvernement où que ses citoyens se trouvent sur le territoire national, celle qui s’incarne dans l’existence de la démocratie communale et dans l’existence de syndicats indépendants et de partis politiques, notre République est menacée.
L’unité de la République, la laïcité, c'est-à-dire la séparation de l’Eglise et de l’Etat, tout cela doit voler en éclats du fait de la régionalisation démantelant les institutions de la République et les livrant aux surenchères des communautarismes.
(...) Votez NON !  Ensemble, assurons la victoire du NON
Nous en faisons le serment : à dater d’aujourd’hui, et jusqu’à la date du référendum, chacun d’entre nous, au sein des organisations auxquelles il appartient, dans son milieu professionnel, dans sa localité, s’engage à faire campagne pour la victoire du vote NON.
Ce n’est pas une question de boutique, c’est une question de vie ou de mort pour la République et la démocratie.
 (...) C’est une question de vie ou de mort dans chaque pays d’Europe.
Dans chaque pays d’Europe, chaque nation doit se mobiliser pour défendre son existence menacée. (...)
Sauvons la République et la démocratie !

 
Une particularité des discours natriste est le retour du slogan "République une et indivisible", présenté comme un slogan révolutionnaire et actuel.
Il n'est évidemment ni l'un ni l'autre. La Constitution française de 1791 proclame que "le royaume est un et indivisible". Royaume a été remplacé par République, sans plus de manière.  En France, les deux termes ont beaucoup de caractéristiques communes. Quand au côté révolutionnaire de l'unité et de l'indivisibilité, on peut se reporter à l'étude "indivisibilité" ou méditer sur les images suivantes :


Georges Bush
Slogan de G. Bush
Le dictateur haïtien Duvallier
... du dictateur haïtien Duvallier
Jerusalem
... des faucons israéliens
Vieux slogan franquiste
... des Espagnols nostalgiques du franquisme.

Les obsessions morbides et les discours enflammés ("L'unité de la république", "La nation", "Sauvons ...", "La république en danger", "L'heure est grave...", "Contre le démantèlement des institutions",  etc...) se mélangent dans un ragoût bien connu. Aujourd'hui on appelle celà le populisme. Avant-hier on appelait celà le jacobinisme. Hier on appelait celà le fascisme et demain on trouvera peut-être un autre nom.
Le rapprochement entre les discours populistes de gauche et de droite est de plus en plus évident, de moins en moins camouflé. Bientôt, on ne verra plus la différence, si ce n'est qu'un des orateurs aura une cravate et l'autre un col ouvert.

L'ombre devient inquiétante. Car au delà de la convergence des discours se dessinent des connivences politiques entre nationalistes français d'extrême-gauche et d'extrême-droite.

 

Alexandre Hébert, membre du Comité central du Parti des Travailleurs, en est un exemple convaincant.
Alexandre Hébert Après avoir été un artisan de la scission de la CGT, il sera le bureaucrate permanent de l’Union Départementale Loire-Atlantique de Force Ouvrière pendant plus de quarante ans. En 1992, il cède la place ... à son fils Patrick.
Alexandre Hébert aura pour bras droit à la tête de son union départementale Joël Bonnemaison responsable départemental du Front national dans les années 1970, puis au comité central de ce parti en 1976. Lors du premier mariage de Bonnemaison, ses témoins étaient Hébert et Le Pen.
Le Pen
             Bonnemaison est le biographe d’Hébert ( Alexandre Hébert. 50 ans de luttes syndicales, Ed. du Rocher, Monaco, 1996 )

En septembre 1999 le journal du FN "Français d'abord"  publiait un entretien avec Alexandre Hébert. Voici des extraits :
 
(...) "Pour moi, la CFDT et la CGT ne sont pas l’expression syndicale des intérêts du patronat, elles sont l’expression syndicalo-politique d’un nouvel ordre fondé sur la subsidiarité, c’est-à-dire sur la servilité."

 (...)  "Il est exact que l’Union européenne, avec notamment la Commission européenne, remet en cause les États-nations, (...). Je voudrais profiter de la circonstance pour préciser que je demeure fidèle à une conception internationaliste, mais je ne confonds pas le nationalisme et la nation. Le nationalisme  est une idéologie, comme toute idéologie sujette à discussion, la nation est une réalité et en ce qui me concerne, travailleur français, un espace géographique et juridique dans le cadre duquel un certain nombre de conventions et statuts avaient été gagnés, parfois de haute lutte, et que la construction européenne détruit d’un trait de plume" 
 
(...) "Je pense que les palinodies  des gouvernements successifs sur l’emploi, relayées aujourd’hui par la CFDT et la CGT, atteignent le summum de l’hypocrisie dans la mesure  où je ne connais pas d’employeurs qui licencient par plaisir. Les entreprises, compte tenu  du contexte international qu’on leur impose, la mondialisation, la destruction des garanties nationales,  sont placées presque toujours devant l’alternative suivante : ou licencier ou délocaliser et j’estime scandaleux que les gouvernants qui sont à l’origine des nouvelles institutions européennes et mondialistes, cherchent des boucs émissaires en la personne des chefs d’entreprise qui ne font que tenter de s’adapter à la loi de la jungle qui est la règle dans les rapports économiques."

Contre la subsidiarité, pour les États-nations, pour l'isolement français, pour l'union sacrée contre le reste du monde... On ne peut pas dire qu'Alexandre Hébert, militant d'extrême-gauche, ait pu choquer en quoi que ce soit les lecteurs d'extrême-droite  du journal "Français d'abord".

Notre homme confirme ses positions dans le journal Ouest France du 12 octobre 1999 :

 
(...) . Je ne considère pas le FN comme une résurgence du nazisme ou du fascisme, mais comme héritier de l'extrême droite française tout à tour incarnée dans le boulangisme, le PSF du colonel de la Roque, le poujadisme, voire les nostalgiques du bonapartisme.

(...)  je reconnais l'apport de l'État jacobin centralisé à la classe ouvrière qui a conquis, dans ce contexte historique, des avantages, qui sont actuellement remis en cause.

Elections présidentielles 2007

Gérard Schivardi, le candidat qui s'est présenté aux présidentielles 2007 "avec le soutien du Parti des Travailleurs" est dans la droite ligne du natrisme : entrisme au Parti Socialiste, élans cocardiers à la Déroulède contre le complot européen, étatisme caricatural. Jean Marie Le Pen se méfie des étrangers venus du sud. Gérard Schivardi en veut à ceux de l'ouest, de l'est et du nord. La différence entre nos deux maçons de la Ligne Maginot, perdus dans le XXIème siècle, est une question de points cardinaux.

Nous étions curieux de connaître ceux qui avaient parrainé notre ami. Une liste de 500 parrains pour chaque candidat a été publié, et est disponible au public au Journal officiel (document pdf) .

L'idée était de publier les noms de nos compatriotes bretons qui étaient entrés dans l'affaire. Mais les dieux, le hasard, ou le destin ne sont pas en sympathie avec le natrisme. Face au désarroi que nos élus municipaux doivent ressentir devant la suite de malheurs, incompétences et énormités de leur candidat favori, nous tairons pudiquement leur identité et nous nous contenterons de statistiques :
Le Parti des Travailleurs a trouvé 10 parrains en Bretagne sur les 500 noms publiés : 7 dans les Côtes d'Armor, 2 dans le Morbihan, 1 dans le Finistère, aucun en Loire-Atlantique ni en Ile-et-Vilaine.
Celà fait 2% des parrains du candidat natriste sur nos 5 départements.

Les résultats bretons du natrisme électoral (comme ceux de Jean Marie Le Pen d'ailleurs) sont largement en dessous de la moyenne française (entre 6 et 32 % de moins) :

Département Nombre de voix Pourcentage des suffrage exprimés
Finistère 1527 0,26 %
Ile-et-Vilaine 1319 0,23 %
Côtes d'Armor 1263 0,32 %
Morbihan 1060 0,23 %
Loire-Atlantique 2187 0,28 %

Hormis un noyau dur dans les Côtes d'Armor, la Bretagne est vraiment une terre de mission. 

Janvier 2008 : décès de Pierre Lambert

Voir la mercuriale de février 2008


Sources principales :
Jacqueline Pluet-Despatin, Les trotskystes et la guerre 1940-1944,  Ed Anthropos, 1980.
Frédéric Charpier "Histoire de l'extrême-gauche trotskiste de 1929 à nos jours" Editions 1. 2002.
 

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Contreculture/Natrisme version 1.4